Je pratique l’agriculture biologique et biodynamique. Cela signifie que je n’utilise pas de produit issu de la chimie organique pour traiter mes vignes ou mes vins. Olivier Lignon
J’utilise du soufre, du cuivre et des tisanes de plantes. Les sols sont enherbés afin de favoriser la vie du sol et éviter l’érosion. Je pratique des semis de céréales et de légumineuses ou crucifères afin de limiter les tassements dus aux passages répétés du tracteur. En effet, en bio, même si cela parait contre intuitif, on passe plus souvent dans les vignes et tous les inter-rangs pour les travailler ou travailler le sol sous les souches. Pas de glyphosate donc, mais du travail mécanique !
Mais de nos jours personne ne peut plus croire que Rex n’a pas de soucis de santé après avoir mangé son os glyphosaté (ceux qui ont vu la pub dans les années 80 comprendront !). Ainsi pas de grosse artillerie chimique qui brûle tout y compris le paysan mais des outils légers. Cependant la maîtrise de l’enherbement devient de ce fait la partie la plus délicate et la plus pointue. Trop d’herbe et c’est le rendement qui chute par une trop grande concurrence. Pas assez d’herbe, les sols se meurent peu à peu.
C’est à ce niveau que la biodynamie apporte des solutions subtiles et résiliantes. Née dans les années 1920, elle est pratiquée pendant des années de façon confidentielle par des précurseurs qui ont passé leur vie à expérimenter. Les solutions proposées par Steiner, le fondateur de la biodynamie, sont donc évaluées depuis 1 siècle.
Travailler en fonction des phases de la lune, de l’influence des planètes, dynamiser de l’eau, pulvériser des préparations biodynamiques, fabriquer et épandre des composts biodynamiques…Ces solutions paraissent à l’évidence plus proche de la croyance que de la science. Or le résultat attendu est d’une part la santé de la vigne, qui est en grande partie subjective, et d’autre part le goût du vin, qui est lui tout à fait subjectif.
J’ai suivi de longues études scientifiques et travaillé pendant 10 ans pour l’industrie biomédicale, domaine cartésien s’il en est, et pourtant la vie d’un sol de vigne et les interactions qu’on y rencontre sont à mon sens infiniment plus complexes que le fonctionnement d’un genou ou d’une épaule humaine.
La science, même si elle a établi des schémas généraux de fonctionnement valables, n’est pas encore capable (et de mon point de vue ne le sera jamais) de donner des explications exhaustives sur la qualité d’un vin ou d’un millésime et a fortiori de prévoir les interactions subtiles qui y conduisent. La production du vin résulte donc d’une part technique et d’une part plus subtile, difficilement maitrisable. La biodynamie est une façon d’orienter la part subtile vers un mieux pour le sol ou le vin.
Bien que je réponde par mes pratiques à l’ensemble des points du cahier des charges Demeter, je ne trouve pas pertinent de me labelliser.
L’eau est dynamisée par un processus rythmique alternatif de création /cassure d’un vortex. Ce procédé doit durer 1 heure. Je le fais à la main dans un tonneau.
Les cornes proviennent de vaches de race Aubrac élevées par mon voisin.